En 8 mois et demi, notre équipe est venue en aide à 3149 animaux sauvages. C’est via son service de médiation faune sauvage qu’elle a pu traiter plus de 3100 sollicitations téléphoniques.
La médiation en quelques mots
C’est quoi la médiation faune sauvage ? C’est du jargon relatif au milieu du soin aux animaux sauvages en détresse. Concrètement, c’est répondre aux sollicitations de particuliers et professionnels se retrouvant confrontés à un animal sauvage, qu’il soit ou non en détresse. Comment ça fonctionne ? Trisk’ailes possède une ligne téléphonique dédiée à ce service gratuit ouvert 7/7 jours (06 08 98 42 36). Notre équipe se relaie pour répondre à vos appels ou prendre connaissance de vos messages. Après quoi, il est question d’analyser la situation : l’espèce concernée, son âge, les circonstances du problème, les dangers immédiats, les possibilités qui existent et la disponibilité du découvreur (possiblement vous).
L’objectif est de vous conseiller et trouver une ou plusieurs solutions pour venir en aide à l’animal ou pour lui éviter une mise en danger.
En 2021, la médiation ça donne quoi ?
L'espèce animale la plus concernée
Depuis environ 4 ans, le hérisson d’Europe est de plus en plus comptabilisé dans les données des associations de sauvegarde de la faune sauvage. A partir de 2018, il s’agissait de l’espèce la plus représentée au centre de soins géré par Trisk’ailes. Il a dépassé ainsi le goéland argenté quand bien même la plus grande colonie d’Europe se trouve sur les côtés de Lorient.
Une étude a été menée coinjointement par l’Association CHÊNE et le pôle EVAAS (Expertise Vétérinaire et Agronomique des Animaux Sauvages) de l’école vétérinaire Vet Agro Sup. Elle a pour but d’identifier les causes de détresse et de mortalité des hérissons d’Europe.
Les causes de détresse les plus courantes
Il n’est plus un secret de pointer du doigt le ramassage de jeunes animaux sauvages. C’est, et de loin, la cause de détresse la plus énumérée.
De quoi s’agit-il ? C’est le fait d’intervenir auprès d’un oisillon ou d’un mammifère juvénile ayant l’air abandonné, en le capturant. Nous profitons de ce bilan pour vous mettre en garde sur cette pratique. Soustraire un animal sauvage à son milieu naturel c’est prendre de gros risques, parfois pour vous, mais surtout pour l’animal.
On vous explique. L’envie d’aider un petit animal est souvent fort, et passe avant la prise de précautions pourtant indispensables. Résultat, une quantité trop importante de ramassages intempestifs et inutiles cause des dégâts (irréversibles) à la faune sauvage. Parce que tout jeune animal trouvé seul n’est pas nécessairement en danger. Et s’il l’est, la solution n’est pas toujours de le prendre avec soi.
N’oubliez pas la règle numéro 1 : à la vue d’un animal sauvage qui vous paraît en détresse, appelez un centre de sauvegarde de la faune sauvage ou une association professionnalisée dans ce domaine. Ne vous improvisez pas soigneur.
La médiation 2021 en chiffres
Beaucoup de données ne sont pas complètes : près de 40 % des personnes nous ayant sollicités ne nous ont pas indiqué la commune de découverte de l'animal concerné. De la même façon, l'espèce n'a souvent pas été identifiée faute de connaissance du découvreur, et de photographie.
Les sollicitations identifiées venaient en grande partie du Morbihan, démontrant la nécessité d'une prise en charge abondante dans ce département. Si la commune la plus représentée était Lorient, les sollicitations nous sont parvenues de plus de 465 communes (bretonnes ou non).
Et pour 2022 ?
La médiation est un gros travail quotidien : écoute, empathie, analyse, mobilisation de connaissances biologiques, écologiques et éthologiques, solution, suivi SMS, saisie des données de traitement…
Ce service gratuit a pour objectif premier d‘intervenir au plus rapide et au plus juste, et uniquement quand c’est nécessaire. C’est pour maximiser les chances de survie de l’animal découvert et celles des animaux en séjour en centre de soins, que la médiation agit comme un premier filtre.
Nous continuerons d’améliorer ce service de médiation afin qu’il soit le plus efficace possible et qu’il complète l’activité de soins du futur centre de soins de l’association.