Ne vous improvisez pas soigneur

Que faire face à un animal sauvage ?

Il est fréquent de se retrouver face à un animal sauvage. Alors, les questions fusent : Est-il en danger ? Qui dois-je appeler ? Dois-je intervenir ? Comment ?

Pour agir au mieux, sans vous mettre en danger ni agraver la santé de l’animal, il est nécessaire de connaitre les bons gestes.

1. D'abord, se former aux bons gestes

Pour assurer les meilleures chances de survie aux animaux en détresse, nous avons mis au point la formation « Les Bons gestes : que faire face à un animal en détresse ? ».
Avec cette formation, vous serez capable de réagir dans des situations communes, face à différentes espèces en fonction de leurs particularités, et le plus rapidement possible, pour le bien de l’animal.

Cette formation en ligne est accessible à tous. Dans un soucis de disponibilité, nous avons prévu 8 sessions par an, en fin de journée et en week-end.

En attendant, voilà des conseils précieux à suivre.

2. Appliquer les fondamentaux

En attendant, voilà des conseils précieux à suivre.

Analyser la situation : l'animal est-il en détresse ?

Première chose à faire : analyser la dangerosité de la situation, pour l’animal comme pour vous. Il faut éviter les prises de risques et les ramassages intempestifs. Une intervention humaine est nécessaire dans les cas suivants :
  • L’animal est blessé (présence de sang, plaie, membre dans une position anormale) ou semble affaibli ou parasité (beaucoup de tiques, vers…).
  • L’animal est à proximité d’un danger immédiat (route, prédateurs, outils de jardinage…)
  • L’animal appartient à une espèce nocturne et est pourtant vu en plein jour (exception : le hérisson est de plus en plus semi-nocturne)
  • L’animal appartient à une espèce hibernante et est pourtant vu par des températures en dessous des 5°C (chauves-souris, hérisson…)
  • L’animal est un juvénile à proximité du cadavre d’un ou plusieurs adultes ou d’un nid/terrier détruit
Chaque situation est différente et mérite réflexion, notamment si vous êtes face à un juvénile (en savoir plus). Appeler un centre de sauvegarde de la faune sauvage est primordial pour être conseillé, mais aussi obligatoire avant toute intervention selon la circulaire du 7 juillet 2004, sous peine d’amende.

Appeler un professionnel

Vous pouvez contacter un centre de soins pour la faune sauvage. Des soigneurs vous aideront à analyser la situation, ils décideront de la nécessité d’une intervention humaine et vous donneront des instructions adaptées.

Trouvez un centre de soins près de chez vous : annuaire des centres de soins français. Ou bien appelez-nous au 06 08 98 42 36. Notre soigneuse et nos médiatrices vous accompagneront par téléphone. Si vous tombez sur la messagerie, laissez un message en suivant les instructions de la messagerie. Vous pouvez également laisser un SMS. Nous vous recontacterons dès que possible.

Pour toute demande concernant un animal sauvage en détresse, ne passez pas par nos réseaux sociaux, n’envoyez pas de mails. Il en va de la survie de l’animal.

Appliquer les gestes de contention

Chaque espèce ayant ses spécificités, les techniques précises pour la capture diffèrent. Quoi qu’il en soit, pensez à vous protéger (gants, lunettes) tout en sécurisant l’animal.
  1. Munissez-vous d’un linge (serviette, drap, pull, tee-shirt, etc.) pour envelopper l’animal et cacher sa tête.
  2. Mettez-le dans un carton percé de trous (ou une caisse de transport), de taille adéquate, et tapissé de tissu.
  3. Ajoutez une bouteille d’eau chaude entourée d’un tissu (bouillotte).
  4. Fermez le carton et placez-le dans une pièce calme.
  5. Laissez l’animal tranquille. Ne rien lui donner (ni eau, ni nourriture, ni médicament) sans avis préalable d’un spécialiste.
Si vous êtes un promeneur habituel des bords de mer, des sentiers ou des forêts, mettez dans votre besace une taie d’oreiller. Elle ne prend pas de place et pour un petit animal, la contention est toute faite. On le met dedans, on ferme, il respire.

Connaître les précautions liées à certaines espèces

  • Les rapaces : méfiez-vous de leurs serres puissantes (autour des palombes, buses, etc…) ou fines (épervier).
  • Les oiseaux d’eau : méfiez-vous de leur bec imposant qu’ils utiliseront pour se défendre.
  • Les oiseaux marins : certaines espèces possèdent un bec dépourvu de narines extérieures (cormoran, fou de Bassan) donc ne fermez/liez jamais leur bec au risque de les étouffer.
  • Les mammifères : méfiez-vous de leurs griffes et de leur mâchoire.
  • Les chauves-souris : porteuses de maladies, elles ne doivent jamais être manipulées à mains nues.
  • Les mammifères marins : leur peau et leur gueule sont pleines de bactéries, ne les approchez pas (en savoir plus).
  • Les reptiles : porteurs de salmonelles, ils ne doivent jamais être manipulés à mains nues.
Si vous avez un doute, si vous ne vous sentez pas capable d’attraper l’animal, surtout ne vous mettez pas en danger !

Confiner l'animal avant sa prise en charge

Tout animal en détresse doit impérativement être mis au calme et au chaud, comme nous lorsque nous sommes souffrants.

  • Au calme, cela signifie de ne plus le déranger ni le regarder après l’avoir mis en carton ou en caisse (sauf en cas d’extrême nécessité).
  • Au chaud, cela signifie avec bouillotte ou bouteille d’eau chaude bloquée et enveloppée de tissu (la température interne d’un oiseau avoisine les 40°C).
Attention : dans le cas d’une chauve-souris, la chaleur ne doit pas excéder la température ambiante. Chaque espèce a ses spécificités, aussi il est primordial d’appeler un centre de sauvegarde de la faune sauvage pour être conseillé.

IMPORTANT : NE PAS FORCER UN ANIMAL A BOIRE NI A MANGER

Transporter l'animal sauvage

Sachez que la capture, la détention et le transport d’animaux sauvages sont interdits par le Code de l’Environnement et passibles de sanctions. Nous rappelons donc la nécessité de contacter un centre de soins AVANT d’intervenir auprès d’un animal sauvage en détresse. Ce sont les seules structures à posséder une dérogation à ces interdictions.

Après l’accord d’un centre de soins ou pour un acheminement vers un vétérinaire, prenez soin de bien caler le carton (ou la caisse de transport) dans votre véhicule afin d’éviter qu’il ne bouge voire tombe durant le trajet. Assurez-vous que le système de réchauffage (bouillotte, bouteille, etc…) ne puisse pas bouger ni risquer de blesser l’animal. Ne passez pas votre temps à ouvrir et fermer pour vous assurer qu’il est encore en vie, ne lui parlez pas, ne le caressez pas. Cela ne ferait qu’augmenter son stress et diminuer par la même occasion ses chances de guérison.

3. Agir au quotidien pour la faune sauvage

Vous pouvez prendre soin des animaux sauvages qui vous entourent via des gestes simples au quotidien :

  • Couvrir les réserves d’eau et les bassins ou y installer un flotteur, un cordage ou une rampe
  • Coller des leurres sur les baies vitrées
  • Accrocher une clochette sur le collier des chats
  • Limiter la vitesse sur les routes de campagne
  • Grillager le haut des conduits de cheminées pour éviter d’y piéger des oiseaux
  • Proscrire les produits chimiques comme les raticides, les tue-limaces non bio et les insecticides dans le jardin
  • Trouer les clôtures au ras du sol pour laisser circuler la petite faune
  • Ne pas élaguer ni couper les arbres au printemps et en été
  • Ne pas tondre ni débroussailler le terrain sans s’assurer de l’absence d’animaux
  • Ne pas retirer les nids sous les toits et les fenêtres au printemps ou en été.
  • Ne jamais donner de lait de vache ni de pain à un animal sauvage, ces aliments ne faisant pas partie de leur régime alimentaire, ils occasionnent diarrhées et occlusions intestinales.
Bébé Chouette hulotte

Nos conseils concernant les chouettes

Découvrez nos conseils relatifs aux chouettes, à travers 3 posters :

  • Présentation des espèces de chouettes
  • Les chouettes et les cheminées
  • Les menaces et les solutions

  • Les soins à la faune sauvage en détresse, c'est un métier

    De la même façon qu’il ne vous viendrait pas à l’idée d’essayer de soigner une personne en danger à moins d’être infirmier ou médecin, vous devez prendre en compte que venir en aide à un animal sauvage nécessite des connaissances poussées, des compétences et de l’expérience. Pour exemple, voici en podcast le témoignage d’une soigneuses animalière reconnue en France, et de son parcours.
    « On souffre tous un peu du syndrôme de bambi en pensant qu'un jeune tout seul c'est pas normal. On intervient, on le ramasse et on en fait un orphelin. »
    Manon Tissidre
    Soigneuse capacitaire