En Bretagne l’on peut observer deux espèces de phoque : le phoque-veau marin (Phoca vitulina) et le phoque gris (Halichoerus grypus). Concernant le second, il se distingue principalement par sa taille à l’âge adulte et la forme de sa tête qui est plate. On compte quelques phoques gris dans la réserve des Sept-Îles et une petite colonie près de l’île d’Ouessant.

Le phoque gris fait partie des 8 espèces de mammifères marins qui s’échouent le plus fréquemment sur les côtes françaises métropolitaines. Le Réseau National Echouages (RNE), a effectivement dénombré 966 échouages de phoque gris (vivants ou morts) sur les côtes atlantiques entre 1970 et 2014.

Pourquoi les phoques s'échouent-ils sur nos côtes ?

Une fois nés, les phoques sont nourris par leur mère pendant trois semaines. Durant ce laps de temps ils doublent de volume et sont ensuite livrés à eux-mêmes. Dès lors s’opère une sélection naturelle qui est cependant mise à mal par la surpêche humaine. En effet, celle-ci prive les animaux marins de nourriture. Les phoques sont donc de plus en plus vulnérables et s’approchent davantage des terres. Le facteur météorologique n’est pas non plus étranger à l’échouage des jeunes phoques qui sont particulièrement sensibles aux tempêtes.

Les phoques gris à Volée de Piafs

Le week-end du 14 décembre 2019, Volée de Piafs a reçu un appel de la municipalité de Locmiquélic nous signalant l’échouage d’un jeune phoque suite à la tempête du vendredi. Au vu de la description de la situation, le président de l’association a préféré se déplacer pour le vérifier sur place. Le mammifère s’était retrouvé coincé dans les rochers près de la voie routière. L’auscultation a permis de constater qu’il était en très bonne santé. Aussitôt sur le sol, il a traversé l’estran à marée basse pour retourner à l’eau. Nous souhaitons une longue vie à ce jeune mammifère marin !

Deux jours plus tard, nous avons été contactés pour prendre en charge un jeune phoque gris de seulement 12,6 kg (sachant qu’un nouveau-né pèse en moyenne 15 kg). Ses nombreuses plaies ressemblant à des morsures, notamment sur les pattes arrière et près du cou, ont été nettoyées et désinfectées à la bétadine. Après cette première manipulation indispensable, les soigneurs l’ont hydraté de manière régulière et nourri de soupe de poisson. Son séjour au centre de soins a permis de le stabiliser et de le remettre en forme jusqu’à son transfert à Océanopolis à Brest, le 19 décembre.

Une heureuse nouvelle

En 2016, Volée de Piafs avait déjà accueilli un phoque gris. Celui-ci a séjourné au centre de soins pendant trois mois avant d’être transféré à Océanopolis pour être sociabilisé avec ses congénères. C’est en mai 2016 qu’il a pu être relâché avec succès. Deux ans plus tard, nous avons reçu des nouvelles de l’animal : une photographie du mammifère nous a été envoyée par e-mail, accompagnée d’un message nous indiquant qu’il avait été localisé au large du Pays de Galles, sur l’île de Skomer. C’est la bague orange numérotée accrochée à sa patte arrière qui a permis de l’identifier.

A Volée de Piafs, nous avons accueilli un phoque gris par an depuis 2016.

Comment agir face à un phoque sur la plage ?

Comme face à n’importe quel animal qui semble en danger, il y a des précautions à prendre (cf. Le bon geste).

  • S’assurer qu’il est vraiment en détresse. Pour cela il faut signaler sa présence au Réseau National Echouages (05.46.44.99.10) et à un centre de soins à proximité. Ceux-ci vous aideront à évaluer la situation et l’état du phoque qui peut très bien ne pas nécessiter d’intervention. Vos interlocuteurs vous diront quoi faire en fonction de la situation.

  • Protégez-le en appelant les pompiers et la municipalité de la commune dans laquelle se situe le phoque en détresse.

  • Dans tous les cas, sachez que la mâchoire d’un phoque est puissante et pleine de bactéries, tout comme sa peau. Il faut donc ne pas l’approcher, encore moins le toucher, et également empêcher les chiens d’aller à sa rencontre. Une morsure de cet animal peut être catastrophique. En cas de morsure dirigez-vous immédiatement à l’hôpital.
La prise en charge des phoques échoués