Des infirmiers pour oiseaux

 

Pas de vacances chez Volée de piafs. Le centre de soins pour animaux sauvages de Languidic reçoit une soixantaine d’appels par jour. Et l’association s’est lancée dans une campagne estivale de protection des goélands, en lien avec Sea Shepherd.
L’association Volée de piafs, à Languidic, est spécialisée dans la sauvegarde de la faune sauvage. Dans le grand hangar et les diverses volières qui servent de refuge aux animaux blessés, c’est une véritable arche de Noé. Si la majorité des pensionnés sont des oiseaux, il y a aussi des hérissons, des chevreuils, des écureuils, qui se refont une santé au coeur d’un large espace boisé fermé au public.
Des bénévoles passionnés
Pour faire tourner une telle structure, il faut du monde, comme nous l’explique Estelle, 21 ans, service civique en communication, qui souhaite trouver ici « une première expérience pro » avant son master et suite à sa licence en biologie. C’est une équipe de passionnés qui oeuvre quotidiennement au bien-être animal. Outre les membres fondateurs et les six services civiques, les bénévoles constituent les forces vives de Volée de piafs. Parmi les compétences, les soins évidemment, mais ce n’est pas le gros des besoins . « N’importe qui peut être bénévole. On franchit les étapes progressivement avant d’être au contact des oiseaux, mais il n’y a pas de petites missions. Pour commencer, on fera surtout du nettoyage, de la préparation de nourriture ou du bricolage » , détaille Estelle. Et certains viennent de loin pour aider, de Lyon, de Strasbourg, et même d’Irlande ou de Suisse !
Sauver les goélands juvéniles
De début juin à fin septembre, en partenariat avec Sea Shepherd, l’association pilote la campagne « Gwelan rescue », mise en place pour venir en aide aux goélands juvéniles. En ce sens, onze bénévoles de Sea Shepherd sont présents en renfort sur le site. « Les jeunes volatiles sont particulièrement vulnérables à cette période. Ils savent voler mais pas encore très bien, on en retrouve énormément qui se sont fait écraser», déplore Arnaud Bouysset, coordinateur Sea Shepherd. Il rappelle que les trois espèces de goélands sont protégées et, qu’à ce titre, personne ne peut s’octroyer le droit de les maltraiter. « Aucune raison ne peut être valable pour les caillasser ou les couvrir de peinture à la bombe… » Dans les volières de l’asso, ce sont des centaines de jeunes aux ailes bandées ou aux pattes abîmées qui attendent d’avoir repris assez de force pour être relâchés… Des conseils en cas de rencontre avec un goéland blessé ? « L’idéal est de se munir d’une serviette et de parvenir à l’envelopper dedans, cela évitera de le stresser. On peut le transporter dans un carton bien fermé, dans lequel il y a des trous d’aération en nombre suffisant ! » souligne Estelle. « Et ne surtout pas mettre le goéland au niveau de notre propre tête, complète Arnaud. Il vaut mieux le garder à hauteur de notre taille pour ne pas risquer de blessure au visage. Et on ne les câline pas ! »
Coup de gueule
C’est le début de soirée, soit l’heure des soins infirmiers pour les blessés du jour. Pour cette mission, c’est Didier, le responsable du centre, qui agit. L’homme, passionné et bénévole, ne compte pas ses heures pour ses petits protégés. « Depuis janvier 2015, 1.500 animaux ont déjà été accueillis et en ce moment, on reçoit 60 appels par jour. C’est bien le signe que nous sommes d’utilité publique », tempête-t-il. Car du côté des subventions, ce n’est pas la profusion. L’association ne reçoit que 5.000 € du conseil général, 5.500 € provenant du cumul de deux réserves parlementaires et quelques centaines d’euros de la part de Languidic et de communes côtières. C’est peu pour faire tourner le centre à l’année, surtout quand les soins pour un seul oiseau s’élèvent à 90 €…
Contact – Par téléphone, si vous trouvez un animal blessé, tél. 06.08.98.42.36. Par mail, si vous souhaitez devenir bénévole : voleedepiafs.asso@gmail.com

© Le Télégramme

Le télégramme – 24 juillet 2015