Un ministre au chevet des oiseaux mazoutés

Didier Masci et Philippe Martin

 

Hier soir, Philippe Martin, ministre de l’Écologie, a assisté au dur travail des bénévoles de Volée de piaf, à Languidic.

Les tempêtes successives ont poussé à la côte un grand nombre d’oiseaux mazoutés sur le littoral atlantique. Philippe Martin, ministre de l’Écologie, a fait le point de la situation hier dans le Morbihan. Tout d’abord sur les plages de Guidel, où des oiseaux morts ont été trouvés, puis en pleine campagne, au centre « Volée de piafs », à Languidic.

Actuellement, le centre de sauvetage tourne à plein régime, de 6 h à 22 h, grâce à l’aide des bénévoles. Par dizaines, guillemots et macareux mazoutés ont été accueillis au centre ce week-end. Ils ont été recueillis sur les plages situées entre Port-Louis et Erdeven. Une vingtaine d’autres volatiles sont arrivés ce lundi. Puis, dans la soirée, une dizaine d’autres encore, totalement mazoutés, recueillis à Groix et présentés morts au ministre dans une bassine en plastique…

« Cette visite ne sera pas sans lendemain »

Philippe Martin a pu constater l’énergie des bénévoles engagés pour nettoyer, nourrir, réchauffer et tenter de sauver ces oiseaux de mer piégés par le pétrole. Parfois sans succès, a expliqué Didier Masci. « Regardez ce guillemot, on a l’impression qu’il n’est pas mazouté. Toute l’huile est rentrée par les pattes. C’est foutu. »

La revue macabre a continué par l’inspection d’un congélateur où gisent des macareux intoxiqués.

« Il y en a une cinquantaine. C’est la première fois qu’on en a autant. Ils vont nous servir pour des analyses. Tout sera passé au crible. »

Qui est cette fois encore responsable de ces pollutions qui tuent les oiseaux et souillent les côtes ? Les pétroliers qui dégazent ? Le ministre ne s’est pas prononcé. « Une vieille épave secouée par la tempête a pu lâcher du mazout. Mais s’il y a eu dégazage, il y a un devoir de sévérité. »

Et que faire pour aider un centre comme Volée de piafs à Languidic ? Hier soir, devant Philippe Martin, le responsable n’a pas mâché ses mots : « Nous accueillons 1 500 animaux en soins chaque année. Et pas seulement des oiseaux : des rapaces, des hérissons Nous sommes le seul centre de sauvetage en France. » Et de pointer du doigt le ministère de l’Environnement : « Quand nous demandons une aide financière, on nous répond toujours non. Pourtant, tout le monde s’appuie sur nous en cas de crise. »

Réponse du ministre : « Je suis venu constater que des gens extraordinaires consacrent leur vie à sauver ces oiseaux. Ce que j’ai vu est plus impressionnant que ce que j’imaginais. J’ai vu et entendu. Quand je vois cette mission menée dans un atelier quasi artisanal Cette visite ne sera pas sans lendemain. »

François NIKLY

 

 

Ouest-France – 11/02/14