Volée de piafs. Le centre de soins perd des plumes

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Près de 150 personnes ont répondu, hier matin, à l’appel de « Volée de piafs ». Elles ont déposé des dizaines d’objets sur la place de l’Hôtel-de-ville, symbolisant les animaux recueillis par l’association qui, faute de moyens, ne peut plus assurer sa mission.   

Un héron en carton, des hirondelles et une chouette en bois, un lapin en papier, des photos d’écureuil, un hérisson et un canard en peluche, un homme âne-oiseau… C’est l’arche de Noé imaginé par les soutiens de l’association « Volée de piafs » et réuni hier matin, sous un froid de canard, place de l’hôtel de ville. Cette manifestation, symbolisant la diversité des animaux accueillis et soignés au centre ouvert à Languidic en 2007, visait à alerter le public et surtout les collectivités territoriales sur la situation de l’association.

3.030 animaux en 2016

« Volée piafs » soigne des animaux venus des quatre départements bretons. Son travail est reconnu par les associations environnementales et les vétérinaires. « En dix ans, nous n’avons jamais eu à payer d’acte vétérinaire. De plus, certains d’entre eux participent à l’appel aux dons », se félicite Didier Masci, le président et fondateur de l’association. Mais cette reconnaissance ajoutée aux 600 adhérents, répartis dans 54 départements, mais aussi au Canada, en Suisse et en Belgique ne suffit plus à financer l’activité. « La première année nous avions reçu 225 animaux. L’année dernière 3.030. Des oiseaux, des chauves-souris, des hérissons, des phoques et des veaux marins. Nous sommes le seul centre de soins en Bretagne habilités à recevoir cette diversité », précise Didier Masci. Mais aujourd’hui Volée de piafs perd des plumes. L’association, reconnue d’intérêt général pour la défense de l’environnement, n’a plus les moyens d’assurer ses missions. Elle a donc décidé d’arrêter les frais. Résultat : depuis hier soir, le centre n’accepte plus d’animaux supplémentaires. Seuls les 130 pensionnaires actuellement sur le site sont conservés. « Les gens n’auront qu’à déposer les animaux qu’ils trouvent dans les préfectures », déclare, amer, le fondateur de l’association.

« Très peu d’aides publiques »


« Les dons ne suffisent plus. Il nous manque 70.000 € pour poursuivre notre activité », affirme Didier Masci qui pointe la frilosité des collectivités. « Nous recevons très peu d’aides publiques : 5.000 € de subvention du département, 1.000 € accordés par quelques communes et 2.500 € de la réserve parlementaire du député d’Hennebont », détaille le président de l’association qui a décidé de faire entendre son mécontentement, sans pour autant voler dans les plumes des élus. Lorient agglomération envisagerait d’allouer une subvention tout en poussant à la reconnaissance d’utilité publique de l’association. Un statut qui encouragerait les dons et faciliterait les legs. Par ailleurs, une rencontre est prévue cette semaine, à Languidic, avec des représentants de la région. Et l’écho de la mobilisation d’hier apportera, peut-être, d’autres engagements permettant à « Volée de piafs » de reprendre très vite son envol.

Le télégramme – 12 février 2017