Protéger les chauves-souris est essentiel pour maintenir l’équilibre des écosystèmes. Ces mammifères, les seuls capables de vol actif, jouent un rôle crucial dans la régulation des insectes. En France, malgré leur protection légale, leur habitat est constamment menacé par l’urbanisation et l’usage de pesticides. Dans cet article, on explore les différentes espèces présentes en France et propose des solutions pratiques pour favoriser leur protection et préserver leur environnement.

Chauves-souris ou chiroptère, seul mammifère volant.

L’étymologie du mot chiroptère vient du grec ancien « cheir » = la main et « pteron » = l’aile. Autrement dit, « la main ailée ». Il s’agit tout simplement d’une autre manière de désigner les chauves-souris.
Les chauves-souris sont des mammifères ayant la capacité de voler. Ce sont d’ailleurs les seuls mammifères à voler activement (contrairement aux écureuils dit « volants » qu’on peut rencontrer en Amérique du Nord par exemple, et qui eux planent mais ne volent pas à proprement parler).

Dans le monde, on rencontre pas moins de 21 familles regroupant plus de 1400 espèces. En France on compte 34 espèces dont 22 sont présentes en Bretagne. On rencontre notamment des Murins, des Pipistrelles, des Noctules, des Oreillards, des Rhinolophes, etc.

La capacité de vol des chauves-souris est due à une adaptation de leur squelette. L’omoplate est très développée car les surfaces d’insertion des muscles sont importantes. Ensuite, une membrane relie les membres antérieurs et postérieurs. Enfin, sa queue, le patagium (« frange » en latin) joue aussi un rôle. (Source : Les chauves-souris de Chartreuse : biologie et mesures de protection, Frédéric NABET, thèse vétérinaire, 2005)

Les comportement des chauves-souris de Bretagne

Petit Rhinolophe ©️ Nils Bouillard (Unsplash)
Certaines espèces de chauves-souris migrent. C’est le cas de la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) et de la Noctule commune (Nyctalus noctula). Elles peuvent parcourir plus de 1000 km entre les zones fréquentées l’été et celles fréquentées l’hiver.
Discrètes car de mœurs nocturnes, les chauves-souris pèsent entre 3 et 45 g selon l’espèce. La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) est la plus légère. Les plus grandes chauves-souris mesurent jusqu’à 45 cm d’envergure. C’est le cas du Grand murin (Myotis myotis. (Source : Atlas des mammifères de Bretagne, Locus Solus, 2015)
En fonction des espèces et des saisons, les chauves-souris ne vont pas toutes s’abriter au même endroit. Certaines gîtent dans des arbres creux comme la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus et l’Oreillard roux (Plecotus auritus). D’autres gitent dans des grottes ou des cavités souterraines tels que le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii). Enfin, elles peuvent giter dans des constructions humaines (combles de maison, églises, ponts,…) et c’est le cas du Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et de la Sérotine commune (Eptesicus serotinus). Les gîtes d’hibernation et de mise-bas ne sont pas forcément les mêmes. La plupart des espèces cherchent à mettre bas dans des endroits chauds, alors qu’elles hibernent dans des endroits où la température est stable et l’humidité importante. Les femelles n’ont d’ailleurs qu’un petit par an, alors les chauves-souris ne pullulent pas !

Protéger les chauves-souris par la loi

Toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France selon l’arrêté du 23 avril 2007. Ce dernier fixe la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
D’ailleurs, les chauves-souris jouent un rôle très important dans la régulation des insectes volants comme les moustiques. En France elles sont toutes insectivores. Une pipistrelle adulte consomme par exemple 2000 à 3000 insectes par nuit ! Elles sont donc de précieux auxiliaires pour les cultures et permettent de maintenir l’équilibre dans les populations d’insectes afin d’éviter leur pullulation. Certaines peuvent aussi capturer des insectes à la surface de l’eau, grâce à leurs pattes arrières, comme le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii).

Protéger les chauves-souris des menaces

Protéger les chauves-souris des menaces qui pèsent sur elles (Trisk'ailes)
Oreillard roux aidé par Trisk'ailes via son service de médiation faune sauvage au printemps 2024
Pourtant, le statut d’espèce protégée n’est pas suffisant. Les principales menaces qui pèsent sur les chauves-souris sont diverses. On compte notamment la perte de leur habitat, en particulier pour celles qui s’installent dans des constructions humaines. La rénovation des bâtiments est une nécessité, mais elle ne prend pas assez en compte que de nombreux animaux logent dans nos combles, nos hangars ou nos caves.

Les chocs avec les pales d’éoliennes, la présence d’axes routiers importants qui obligent les chiroptères à faire de longs détours pour accéder à leurs zones de chasse, les pièges accidentels comme les conduits de cheminée, les piscines non couvertes, les bandes de papier collant (papier tue-mouche) ou encore l’utilisation de pesticides qui réduisent drastiquement la quantité de proies à chasser… Ce sont autant de menaces dont on doit protéger les chauves-souris.

Pour protéger les chauves-souris, il est possible de créer et d’installer des nichoirs adaptés chez soi. Vous pouvez aussi inciter votre commune à l’installation de gîtes plus importants. Quand les chauves-souris sont déjà présentes chez vous, préservez autant que possible les gîtes, et pensez à ajuster votre calendrier de travaux en fonction de leurs périodes d’activité et de présence. N’employez pas de pesticides : c’est défavorable aux chiroptères, mais à tous les autres organismes vivant de manière générale.

Mieux les connaître, pour mieux protéger les chauves-souris

Pour approfondir le sujet et apprendre à protéger les chuaves-souris, nous vous conseillons l’épisode 16 de notre podcast « Minute Hérisson ! ». Dans cet épisode, nous vous donnons des clés pour cohabiter avec les chauves-souris en déconstruisant préjugés qui leur mènent la vie dure.
Protéger les chauves-souris : cassons les clichés