Le hérisson d’Europe est l’espèce que nous recevons le plus au centre de soins depuis 2018. La plupart du temps il s’agit de familles entières qui ont été dénichées pendant le jardinage ou de petits retrouvés seuls après que la mère ait été tuée (par prédation ou à cause de l’homme).
Admission des hérissons d'Europe
Les hérisson d’Europe – numéro 754, 755, 756, 757 et 758– originaires de Camors, arrivent au centre le 10 mai 2020.
Les hérissoneaux, quatre mâles et une femelle, pèsent alors entre 71 et 95 grammes. Leurs yeux sont encore fermés et il ne sont pas bien grands : tout indique qu’ils sont âgés d’environ deux semaines. Ces mammifères ne sont donc pas sevrés, puisque le sevrage est effectif au bout d’environ un mois et demi chez cette espèce.
Il est évident que ces juvéniles nécessiteront des soins intenses puisqu’il va falloire les élever, bien que les soigneurs ne puissent se sibtituer à leur mère.
Les hérissons d'Europe en soins
S’il s’agit d’une portée de frères et soeur, chaque hérisson doit faire l’objet d’un suivi individuel. Mais comment les différencier les uns des autres ? Les soigneurs appliquent des morceaux de scoubidou colorés sur leurs piquants. Chacun sa combinaison de couleur !
Première étape : les loger ensemble dans une cage chauffée pour maintenir leur température corporelle. Puis c’est parti pour la réhydration et le nourrissage ! On commence par une touche de miel diluée dans de l’eau. On continue avec du lait maternisé spécialement riche en protéine (et surtout pas du lait de vache !) toujours dilué avec de l’eau pour effectuer la transition entre le lait maternel et ce lait artificiel.
Jusqu’au 15 mai, les soigneurs se relaient pour biberonner les mammifères toutes les six heures chaque jour (et nuit).
Réhabilitation des hérissons d'Europe
Le 11 mars, les cinq hérissons ouvrent les yeux ! À partir du 15 mars, les rations de lait ne sont données que pour soutenir les jeunes mammifères qui commencent à manger par eux-même. En échange, les soigneurs les stimules pour les inviter à manger dans les gamelles où ils trouvent des croquettes, de la pattée et de la viande.
Dès le 20 mai, les soigneurs surveillent de près leur prise de poids, tous les jours.
Un mois plus tard, le 23 juin, les hérissons pèsent déjà 400 g (quatre fois leur poids à l’arrivée). Ils ont été placé dans un box chauffé pour leur laisser plus d’espace et d’autonomie.
C’est le 8 juillet qu’ils redécouvre enfin l’extérieur ! Les soigneurs les placent dans un enclo grillagé et sécurisé où ils peuvent renouer avec l’herbe, les feuilles, la terre et les branches.
Dernière étape : le relâché. Le 6 août, la famille de hérisson est installée dans un nouvel environnement, prête à retrouver la liberté.
Protocole de relâché des hérissons d'Europe
Les hérissons ne sont pas grégaires. Après la période de reproduction, ils vivent en solitaire et ont besoin d’espace, et d’un territoire bien à eux. D’ailleurs, ils parcourent jusqu’à 4 km par nuit pour trouver leur nourriture. Pour cela, au moment de relâcher nos pensionnaires soignés et prêt à retrouver la liberté, nous faisons parfois appel à des particuliers. Néanmoins, ces particuliers doivent posséder un terrain qui rempli les confitions nécessaires à l’accueil d’un hérisson.
1. Un terrain relativement ouvert pour que le hérisson puisse circuler sans rester coincé dans une cloture.
2. Des lieux en friches, des haies, des herbes hautes, des talus et tas de bois ou de feuilles pour que l'animal puisse y faire son dortoir diurne.
3. Proscrire l'utilisation de produits chimiques (insecticides, entre autres) qui empoisonnent la nourriture des animaux.
4. Assurer les plans d'eau avec une passerelle pour éviter la noyade des petits mammifères.
5. Aider le hérisson à se nourrir en mettant à disposition des fruits secs ou non, de l'eau propre, mais jamais du lait de vache, ni du pain.
Le bon geste
Pour aider les hérissons à notre échelle, il suffit d’améliorer leur environnement de vie en stopant l’utilisation de produits chimiques dans nos jardins, les hérissons mangeront les insectes qui dévorent le potager, en laissant des zones « sauvages » dans notre terrain (tas de bois/branches, feuillages, herbes hautes…), et en créant des trous dans nos clotures pour les laisser parcourir leurs quatre kilomètres par nuit pour trouver de la nourriture.
Surtout, de donnez jamais de lait ni de pain à un hérisson, cela pourrait occasionner des occlusions instinales et des diarrhées mortelles.
Plus d’informations sur la biologie du hérisson sur Erinaceus France