Nous avons tous remarqué les récentes modifications de notre climat : hivers doux ou coups de froids brefs et intenses. Ces dérèglements climatiques impactent la faune sauvage, comme nous avons pu l’observer à Volée de piafs.
Un impact majeur sur les écosystèmes et la biodiversité
Les animaux souffrent beaucoup du dérèglement climatique. D’après le National Geographic, un sixième des espèces animales devrait disparaître dans les 100 ans à venir en raison de la hausse générale des températures et des changements environnementaux qu’elle entraîne. L’UICN estime ainsi que 35% des oiseaux, 52% des amphibiens et 71% des récifs coralliens seront particulièrement impactés.
Voici quelques exemples de dysfonctionnements dus au dérèglement climatique :
- Automne et hiver doux, coups de froid brefs puis remontée des températures entraînent des secondes portées tardives.
- Ces conditions peuvent également empêcher la bonne coordination entre abeilles et plantes. D’après une étude de l’université de Wurtzbourg, les abeilles risquent de ne pas pouvoir se nourrir si elles mettent fin trop à leur hibernation.
- Les hérissons interrompent leur hibernation plus tôt, dès que les températures dépassent durablement les six degrés. Or, la reprise soudaine de l’hiver laisse souvent peu de chances de survie car ils n’ont pas eu le temps de reconstituer leurs réserves de graisse.
- Les marmottes sont sensibles à la chaleur. Elles se réfugient donc dans des régions plus en hauteur. Toutefois, il arrive un moment où la couche d’humus ne suffit plus et le sol n’est pas assez épais pour qu’elles puissent creuser des terriers assez profonds pour hiberner en sécurité.
- A l’inverse, Les parasites, comme le bostryche, le doryphore ou le puceron se reproduisent mieux lorsque les températures sont plus élevées. Leur prolifération représente alors un danger pour la flore (et indirectement pour la faune).
Des effets largement observés à Volée de piafs
Le hérisson fait partie des espèces pour lesquelles les impacts du dérèglement climatique sont les plus visibles. Le centre à accueillis 84 jeunes hérissons entre septembre et décembre 2018. En effet, des hérissons naissent aussi désormais à l’automne. La plupart de ces animaux sont trop petits et n’ont pas les réserves de graisse nécessaires pour survivre à l’hiver. Ils sont donc gardés au centre de soins.
De plus lorsque l’hiver est doux et le printemps froid et humide, les nichées de hérissons sont retardées. Le printemps difficile augmente alors le risque de contraction de maladies sur des individus très jeunes et trop faibles pour y survivre.
Le dérèglement climatique impacte donc fortement cette population déjà en danger. En effet, en Belgique, au Royaume-Uni ou encore en France, au moins 70% de la population de hérisson a disparu en 20 ans. Le centre accueille depuis 4 ans des hérissons par dizaines. Ceux-ci sont déshydratés, anémiés, avec un système immunitaire fragilisé. Les experts supposent qu’ils sont touchés par un virus, sans que l’on connaisse son origine exacte. Enfin, ces populations sont aussi touchées par les pesticides et l’urbanisation.
Ces arrivées massives d’animaux entrainent une charge de travail importante pour l’équipe de soigneurs. Vous pouvez les aider en devenant bénévole au centre de soins.